Les quinze années suivantes constituèrent une période de croissance forte et continue des bénéfices. Cette période fut aussi marquée par des turbulences économiques comme on n’en avait pas connues depuis plusieurs décennies, notamment la crise financière qui foudroya l’économie mondiale en 2008, une crise que la Société et les sociétés de son groupe traversèrent mieux que la plupart de leurs pairs.
La crise financière n’empêcha pas Power de maintenir sa stratégie de longue date, c’est-à-dire investir dans quelques entreprises susceptibles de devenir au fil du temps des chefs de file dans leur domaine, collaborer avec de solides équipes de direction en vue d’assurer des bénéfices stables, une croissance rentable et la création de valeur pour les actionnaires, ainsi que veiller à ce que Power Corporation et les sociétés membres du groupe maintiennent des bilans solides leur permettant de résister aux hauts et aux bas du marché ou de saisir de nouvelles occasions.
C’est malheureusement aussi durant cette période que décéda Paul Desmarais, dont la passion et l’énergie avaient servi la Société durant environ 45 années.
Au tournant du millénaire, Power avait mis en place une stratégie clairement définie pour ses activités dans le secteur canadien des services financiers. Cette stratégie consistait à élaborer une structure de services financiers diversifiés qui réunirait une gamme de programmes d’assurance (vie, santé, retraite) sous la bannière Great-West Lifeco et qui serait également en mesure d’offrir des services de planification financière et tout un éventail de produits d’investissement par l’entremise du Groupe Investors. Il devint rapidement évident pour Power que la présence de réseaux de distribution complémentaires permettait d’en accroître sensiblement l’étendue, pratiquement sans coûts additionnels. C’était fondamental à la fois pour le Groupe Investors et pour la Great-West, dont la croissance se faisait notamment par l’entremise d’acquisitions.
En 2001, le Groupe Investors Inc. (ultérieurement renommé la Société financière IGM Inc.) acquit la Corporation Financière Mackenzie, qui jouissait d’une excellente réputation dans le secteur des sociétés de fonds communs de placement et dont la croissance et la performance étaient remarquables. L’entente de 4,2 milliards $ fit de la Financière IGM la plus importante entreprise de planification financière et de fonds communs de placement au Canada, avec plus de deux millions de clients, un actif géré de plus de 74 milliards $ et une gamme exceptionnelle de produits et de canaux de distribution. Trois ans plus tard, la Financière IGM augmenta encore sa taille en prenant une participation de 75 % (plus tard augmentée à 97,5 %) dans Investment Planning Counsel, la cinquième plus grande entreprise de planification financière au Canada. Dans les deux cas, les synergies rendues possibles par ces transactions dynamisèrent la croissance des revenus, tout en permettant des économies substantielles.
En plus d’élargir l’offre de produits de la Financière IGM, ces acquisitions eurent aussi l’avantage d'élargir les canaux de vente à travers lesquels ces produits pouvaient être offerts. Le Groupe Investors avait sa propre équipe interne de représentants, qui vendaient directement aux particuliers. (À la fin de 2015, l’équipe de vente atteignait plus de 5 300 conseillers). La Financière Mackenzie vendait ses produits par l’entremise d’un vaste réseau de 30 000 courtiers et planificateurs financiers indépendants autorisés. Quant à Investment Planning Counsel, elle faisait aussi affaires directement avec des planificateurs financiers, mais à moins grande échelle que Mackenzie. Le regroupement de ces trois entités, le Groupe Investors, Mackenzie et Investment Planning Counsel, et de leurs réseaux respectifs de distribution produisit une complémentarité stratégique parfaite. En acquérant les réseaux de distribution de Mackenzie et d’Investment Planning Counsel, le Groupe Investors augmenta en effet sa portée commerciale de façon exponentielle.
À la suite de son acquisition de la London Life en 1997, Great-West Lifeco renforça sa position de plus important assureur vie et santé au Canada en acquérant, en 2003, la Financière Canada-Vie pour 7,3 milliards $.
Comme dans le cas de la Financière IGM, l’expansion de la Great-West lui permit d’offrir une gamme de produits variés et de diversifier ses capacités de distribution. La force de la Great-West résidait dans les avantages sociaux, l’assurance-invalidité et l’assurance-vie personnelle. London Life, avec sa division Financière Liberté 55MD, offrait sa propre marque de solutions de gestion du patrimoine et d’assurance-vie individuelle.
La Canada-Vie, au moment de l’acquisition, offrait aussi des produits et des services d’assurance et de gestion de patrimoine au Canada, au Royaume-Uni, à l’Île de Man et en Irlande. Pour vendre ses produits, la Great-West utilisait Clé d'Or, sa propre agence générale de personnel de vente. La London Life utilisait quant à elle sa propre équipe de vente et la Canada-Vie s’appuyait sur des courtiers indépendants n’ayant aucune affiliation avec une compagnie d’assurance. La bannière Great-West Lifeco utilisait donc trois façons différentes mais complémentaires de distribuer ses produits.
Trois marques importantes, soit la Great-West, la London Life et la Canada-Vie, exerçaient désormais leurs activités sous l’égide de Great-West Lifeco. Le nombre total de Canadiens servis par Great-West Lifeco dépassait ainsi 11 millions.
La bannière Great-West Lifeco comprenait aussi Great-West Life & Annuity Insurance Company (qui deviendra plus tard Great-West Financial), une société qui offrait des produits d’assurance-santé et de retraite aux États-Unis. Alors que Great-West Financial connaissait une période de croissance interne, il fut décidé de réaliser une acquisition aux États-Unis, en conformité avec la stratégie de Great-West Lifeco, qui voulait élargir son offre de services financiers aux États-Unis. Cette stratégie cadrait aussi parfaitement avec les plans de Power, qui souhaitait établir une présence plus importante dans ce pays.
C’est ainsi que Great-West Lifeco fit l’acquisition, en 2007, de Putnam Investments, une société de classe mondiale spécialisée dans les fonds communs de placement et basée à Boston, au coût de 4,6 milliards $. Au moment de l’acquisition, Putnam, qui avait été fondée en 1937, était l’un des plus anciens et des plus importants gestionnaires de placements aux États-Unis, avec plus de 225 milliards $ en actif géré, quelque 3 000 employés et des bureaux à l’étranger, à Londres et Tokyo.
Comme Putnam était l’une des marques financières les plus fortes aux États-Unis, l’acquisition donnait à Great-West Lifeco une occasion unique de se positionner stratégiquement sur le marché américain des fonds communs de placement et de la gestion d’actifs institutionnels. Au moment de l’acquisition, Putnam affrontait des turbulences, qui furent plus tard amplifiées par la situation financière vécue en 2008-2009. Grâce à son excellente gestion et à son leadership, Putnam réussit toutefois éventuellement à optimiser sa performance, si bien qu’elle s’appuie aujourd’hui sur des bases solides pour retrouver sa vigueur et poursuivre sa croissance.
Un an après l’acquisition, Great-West Lifeco vendit sa division américaine de soins de santé aux États-Unis pour un gain après impôt de 649 millions $, en raison du processus de consolidation ayant lieu dans le marché et aussi des doutes entretenus relativement à la capacité de cette division à atteindre l'envergure nécessaire pour assurer son succès à long terme.
La croissance par l’entremise d’acquisitions donna à Power, à la fois au Canada et aux États-Unis, un exceptionnel mélange de capacités complémentaires dans le secteur de l’assurance-vie individuelle et collective et dans celui de l’offre de fonds communs de placement et de conseils financiers personnalisés, avec l’un des plus vastes réseaux de vendeurs et de conseillers en Amérique du Nord.
La principale société de Pargesa, Groupe Bruxelles Lambert (GBL), continua de modifier son portefeuille et s’intéressa principalement à des entreprises d’envergure mondiale capables, grâce à leurs assises importantes, de développer et de faire croître leurs activités.
Suez, anciennement Suez Lyonnaise des Eaux, fusionna avec Gaz de France en 2008 pour créer GDF Suez, l’un des plus importants groupes gaziers à l’échelle mondiale, particulièrement dans le secteur du gaz naturel liquéfié, tout en confiant à Suez Environnement ses activités de traitement des eaux et des déchets.
Les actions détenues par GBL dans CLT-UFA (qui, à la suite d’une fusion, était devenu le Groupe RTL, le chef de file des diffuseurs européens) furent échangées en 2001 contre une participation de 25 % dans Bertelsmann AG, qui était alors l’une des principales sociétés de médias dans le monde. La transaction permit aux intérêts du Groupe Pargesa dans les médias de devenir une société mondiale diversifiée dans le secteur des médias. En 2007, GBL vendit sa participation dans Bertelsmann à l’actionnaire majoritaire de cette société.
En 2006, GBL fit un nouvel investissement dans Lafarge, un chef de file mondial dans le secteur du ciment et des matériaux de construction, puis, un an plus tard, acheta une participation dans Pernod Ricard, un leader mondial des vins et spiritueux.
Power Corporation fit aussi des placements dans du capital-investissement, des fonds spéculatifs et du capital de risque, notamment en créant Sagard SAS en Europe en 2002 et Sagard Capital Partners (plus tard renommé Sagard Holdings) aux États-Unis en 2004. Même si l’apport de ces investissements aux revenus de la Société peut fluctuer d’une année à l’autre, leurs rendements à long terme se sont révélés attrayants. Également en 2004, Power Corporation fut l’une des premières sociétés canadiennes à se voir attribuer par le gouvernement chinois un permis d’exploitation à titre d’investisseur institutionnel étranger admissible sur le marché chinois (QFII), lui permettant d’investir directement dans des sociétés publiques chinoises.
L’année 2008 marqua le début d’une crise financière mondiale comme on n’en avait pas connue depuis la grande dépression. La chute des marchés boursiers fut générale, les marchés obligataires furent paralysés et des sociétés financières aussi réputées que Bear Sterns et Lehman Brothers disparurent virtuellement du jour au lendemain. Les gouvernements mirent en place des mesures de relance et des plans de renflouement des entreprises, et les banques centrales abaissèrent leurs taux d’intérêt à des niveaux historiques et les maintinrent bas. En Europe, la crise de la dette souveraine menaça de décimer des infrastructures financières nationales alors que planait le spectre du défaut de paiement.
Même si Power avait, par le biais de Pargesa, des investissements en Europe, la crise de la dette extérieure n’eut pas d’impact significatif sur Pargesa ni sur Power. Pargesa avait en effet un bilan suffisamment solide pour lui offrir une bonne protection contre cette crise.
La crise financière mondiale eut évidemment un impact négatif sur le bénéfice net de la Société et sur la valeur de ses actions, mais les sociétés du groupe Power continuèrent néanmoins d’enregistrer de bons résultats durant cette grave période de récession.
Great-West Lifeco, par exemple, fut l’une des deux seules compagnies d’assurance cotées en Bourse en Amérique du Nord à ne pas avoir été déclassées durant la crise et elle put maintenir son dividende.
Pour des raisons similaires, la Financière IGM et Great-West Lifeco purent faire face à la période de taux d’intérêt exceptionnellement bas qui était alors vécue. Dans le cas de Great-West Lifeco, notamment, les bas taux d’intérêt représentaient un enjeu particulier étant donné la nature de ses activités. Elle réussit cependant à gérer ses activités de façon fructueuse et à respecter ses échéances de paiement grâce à ses flux de trésorerie soutenus.
Si les sociétés du groupe Power ont si bien performé, ce n’est pas à cause des gestes qu’elles ont posés lorsque la crise a éclaté, mais plutôt en raison de la qualité de leurs activités et de leurs produits, et de la stratégie d’affaires à long terme de Power, c’est-à-dire maintenir des positions financières saines, adopter des pratiques d’investissement prudentes et tournées vers le long terme, et continuer à participer activement et à offrir une supervision aux sociétés du groupe par l’entremise de leurs conseils d’administration.
Mais surtout, cette solide performance fut également le résultat du grand talent des équipes de direction de chacune des filiales, qui pouvaient compter sur le soutien des cadres supérieurs de Power siégeant à leur conseil d’administration.
Liste des dirigeants
et des membres du conseil
Tout au long de la crise financière, Power et ses sociétés restèrent fidèles à leur philosophie de gestion prudente. Lorsque la crise commença à se résorber, de nouvelles initiatives furent lancées afin de reprendre la route de la croissance là où des occasions se présentaient.
Fin 2011, Power Corporation acquit une participation de 10 % dans China Asset Management Co., un chef de file du secteur chinois de la gestion d’actifs. C’est aussi en 2011 que fut créée Sagard China, dans le but de gérer le portefeuille de placements de Power Corporation en Chine, principalement sur le marché boursier du pays.
GBL a conservé sa participation dans la société énergétique mondiale Total et dans Imerys, chef de file du secteur de la céramique et des matériaux de construction. En 2013, elle acquit par ailleurs une participation de 15 % dans SGS, chef de file mondial en matière d’analyse, de contrôle et de certification de sociétés.
En avril 2014, Lafarge annonça son intention de fusionner avec Holcim Ltd pour former une nouvelle entreprise dont les ventes annuelles totaliseraient environ 44 milliards $. La transaction fut complétée en juillet 2015, donnant naissance à LafargeHolcim, un chef de file mondial de l’industrie des matériaux de construction.
L’industrie de la presse écrite en Amérique du Nord a été confrontée à de nombreux défis liés aux nouvelles technologies, particulièrement au cours des dix dernières années. L’incidence de ces changements sur les habitudes de lecture, sur le tirage des journaux et sur la publicité a été profonde et a engendré des restructurations, des mises à pied et une consolidation au sein de toute l’industrie.
En avril 2013, La Presse a lancé La Presse+, une édition numérique gratuite pour tablettes qui allie les avantages du journal, des applications mobiles, de la vidéo et du Web. Dès mai 2014, La Presse+ était devenue l’application gratuite la plus téléchargée dans les catégories Journaux et magazines et Actualités sur l’App Store canadien. Au cours de l'année 2016 seulement, l'engouement pour La Presse+ s'est traduit par une hausse impressionnante de 18,7 % de son auditoire, la moyenne quotidienne des ouvertures se chiffrant à plus de 273 000 tablettes uniques. Sa consultation avait ainsi surpassé le plus haut sommet que La Presse papier avait atteint jusque-là en semaine au niveau du tirage quotidien moyen, soit environ 208 000 exemplaires en 2009.
Le 1er janvier 2016, La Presse a mis fin à l’impression de l’édition papier du journal en semaine, devenant ainsi le premier grand quotidien au monde à effectuer une transition complète vers un format numérique en semaine. En juin 2017, La Presse a annoncé qu'elle cessera d'imprimer l'édition du samedi en janvier 2018, devenant ainsi un média 100 % numérique. La dernière édition papier du samedi de La Presse a été publiée le 30 décembre 2017.
En mai 2018, La Presse annonça son intention d’adopter une structure sans but lucratif, une décision mettant fin à une période de plus de 50 ans au cours de laquelle ce média fut détenu par Power Corporation.
Cette structure novatrice, qui se veut une approche moderne adaptée aux réalités des médias écrits, fait en sorte que tous les profits tirés des activités, toute aide gouvernementale et l’argent recueilli auprès de donateurs peuvent être consacrés directement aux activités de La Presse.
En adoptant cette structure à but non lucratif, La Presse devint une entité entièrement distincte et indépendante de Power Corporation. Dans le cadre de la transition, Power Corporation offrit toutefois une contribution de 50 millions de dollars à La Presse afin de lui permettre de se concentrer sur la mise en œuvre ordonnée de son plan de développement stratégique et de réunir les conditions essentielles pour élargir la base de ses appuis.
La Presse poursuit sa mission, qui est de produire une information de qualité, rigoureuse et fiable à l’intention du public francophone, et de favoriser la diversité d’opinions dans le respect des idées et des personnes. La Presse, qui fait partie de l’histoire du Québec depuis plus de 100 ans, demeure sans contredit une référence en matière d’information et continue à jouer un rôle essentiel afin d’assurer la vitalité de la démocratie.
Conformément à la stratégie d’affaires mondiale de Great-West Lifeco, visant à détenir des parts de marché importantes dans ses secteurs d’activité, Great-West Lifeco élargit davantage sa présence en Europe en 2013 en signant avec le gouvernement d’Irlande un accord lui permettant d’acheter toutes les actions d’Irish Life Group Limited pour 1,3 milliard d’euros.
Fondée en 1939, Irish Life est le plus important fournisseur dans le domaine de l’assurance-vie, de régimes de retraite et de gestion de placements en Irlande. En une seule transaction, Great-West Lifeco devenait ainsi le chef de file de ces secteurs en Irlande.
Comme Canada Life avait déjà des activités en Irlande, Great-West Lifeco connaissait très bien le marché et avait sur place des gestionnaires capables de faciliter l’acquisition et l’intégration de Canada Life Ireland et d’Irish Life. L’acquisition contribua immédiatement à la croissance des bénéfices.
En 2014, Great-West Lifeco annonça l’acquisition de J.P. Morgan Retirement Plan Services par Great-West Financial. Cette transaction permit à Great-West Financial de devenir le deuxième plus important fournisseur de services de retraite aux États-Unis, avec près de 7 millions de participants à un régime de retraite à cotisations déterminées et plus de 400 milliards $US en actifs.
Une fois l’acquisition finalisée, Great-West Financial annonça que ses services de retraite seraient dorénavant regroupés sous le nom Empower Retirement™ et qu’ils intégreraient ceux de Great-West Financial, de J.P. Morgan Retirement Plan Services et de Putnam Investments.
Démontrant le succès des actions prises afin de devenir un consolidateur dans l'industrie des services financiers au Canada, aux États-Unis et dans des pays ciblés à l’étranger, plus de 98 % des actifs détenus par Power Corporation provient de cette industrie. Toutes les transactions effectuées depuis le milieu des années 1990 ont généré des synergies considérables pour les sociétés concernées. Power s’en est tenue à sa traditionnelle approche à long terme pour gérer ces actifs et investir dans leurs effectifs et leurs activités pour assurer leur position de chef de file. Elle a mis l’accent sur la mise en œuvre et le partage de technologies de pointe – qui constituent la pierre angulaire de l’industrie des services financiers – à travers toutes les sociétés du groupe.
D’importants changements ont été apportés à l’équipe de direction durant cette période. En 2005, le conseil d’administration de la Corporation Financière Power a approuvé la nomination de R. Jeffrey Orr comme président et chef de la direction. Monsieur Orr était auparavant président et chef de la direction de la Financière IGM et avait commencé sa carrière chez BMO Nesbitt Burns, où il avait œuvré sur plusieurs transactions pour le compte de Power, dont la création de la Financière Power ainsi que de nombreuses autres transactions financières subséquentes, ce qui lui permit de développer une connaissance pointue du groupe de sociétés de Power. Il fut nommé président du conseil et chef de la direction de BMO Nesbitt Burns en 1999 et occupa ce poste jusqu’à son entrée à la Financière IGM, en 2001, en tant que président et chef de la direction. Monsieur Orr a mené d’une main de maître la gestion du portefeuille de sociétés de Power à travers la plus importante crise économique à survenir depuis la grande dépression. Il a également mené la Financière Power à travers une série d’importantes acquisitions, dont Putnam Investments et Irish Life.
Aussi en 2005, Robert Gratton devint président du conseil de la Corporation Financière Power, après y avoir œuvré en tant que président et chef de la direction depuis 1990. En 2008, il prit sa retraite en tant que président du conseil de la Financière Power et, en 2014, il ne sollicita pas de nouveau mandat comme administrateur aux conseils de la Financière Power et de Power Corporation. En reconnaissance à sa contribution remarquable au groupe de sociétés Power pendant de nombreuses années, le conseil d’administration de Power Corporation le nomma président délégué émérite en mai 2014.
Au cours des quinze années durant lesquelles monsieur Gratton a occupé le poste de président et chef de la direction, le rendement annuel composé total pour les actionnaires se situa à 23 % et la capitalisation boursière passa de 1,5 milliard $ à 23,5 milliards $. En 1982, avant de joindre Power, monsieur Gratton avait été nommé président du conseil et président et chef de la direction de Montréal Trust, où il accrut la valeur de la firme par un facteur de 13.
Liste des dirigeants
et des membres du conseil
Power Corporation a prospéré au fil des années grâce à l'expertise et le travail acharné de ses nombreux employés. Plusieurs dirigeants se sont démarqués pour avoir consacré la majeure partie de leur carrière à la Société.
Le président du conseil et chef de la direction de Great-West Lifeco, Raymond L. McFeetors, prit sa retraite en 2008, au terme d’une remarquable carrière de 40 ans au service de cette société et de plusieurs importantes contributions à sa croissance et à son succès, notamment comme président et chef de la direction de la Great-West pendant 16 ans. Il avait été nommé président du conseil de Great-West Lifeco puis élu administrateur de la Financière Power, dont il devint ensuite vice-président du conseil. Il quitta la Financière Power en 2013, mais continua à siéger au conseil de Great-West Lifeco jusqu’en 2014.
John A. Rae est l’un des plus anciens dirigeants de Power. Il s’est en effet joint à Power Corporation en 1971 en tant qu’adjoint exécutif au président et chef de la direction, Paul Desmarais. En 1978, M. Rae est nommé vice-président, puis, en 1991, il se voit confier le poste de vice-président exécutif. En 1988, il est élu au conseil d’administration de Power et a agi à titre d’administrateur jusqu’en 2012. En plus du rôle qu’il a joué dans la croissance de Power Corporation, M. Rae a contribué de manière importante à sa collectivité et à son pays.
J. Edward Johnson joint la Société en 1985 après avoir occupé plusieurs postes de direction tant dans le secteur privé que dans le secteur public. Il fut premier vice-président, avocat-conseil et secrétaire jusqu’en 2012. Au cours de son mandat, il a joué un rôle clé dans le développement de Power, en plus d’assumer les responsabilités de porte-parole de la Société. À titre de secrétaire de Power, il a guidé l’évolution de la structure et des pratiques de gouvernance de la Société, tout en s’assurant de la conformité réglementaire à une époque où cet aspect était de plus en plus soumis au regard du public. Il continue à œuvrer au sein de la Société en tant que conseiller spécial.
De 1994 à 2015, Gérard Veilleux occupa le poste de président de Power Communications Inc., une filiale de Power Corporation, et fut vice-président de Power Corporation de 1998 à 2009. Il agit à titre de président du comité exécutif du conseil d’administration de Gesca et de La Presse jusqu’en 2015. C’est sous la gouverne de M. Veilleux que La Presse établit sa stratégie numérique, incluant le développement et le lancement de l’application La Presse + pour les tablettes. Il œuvre toujours au sein de la Société en tant que conseiller spécial.
À la suite de la crise financière ayant débuté en 2008, Power saisit l’occasion pour réévaluer sa structure de gouvernance. Elle réduisit de 21 à 12 le nombre de membres de son conseil d’administration et établit des comités des opérations entre personnes reliées et de révision au sein des conseils de Power Corporation et de toutes ses filiales cotées en Bourse.
Le modèle de gouvernance de Power est défini par une philosophie qui s’appuie sur la volonté de faire des placements à long terme, de pratiquer un actionnariat actif et une supervision minutieuse de ses filiales pour en stimuler la performance, tout en contribuant au mieux-être des collectivités dans lesquelles elle est présente.
L’année 2013 s’est terminée dans la tristesse. C’est en effet le 8 octobre que l’Honorable Paul Desmarais s’est éteint paisiblement, au terme d’une vie remplie de réalisations personnelles et professionnelles remarquables.
Né à Sudbury, en Ontario, en 1927, il fit des études en commerce à l’Université d’Ottawa puis en droit à Osgoode Hall, jusqu’à ce qu’il relève le défi de sauver de la faillite l’entreprise familiale de transport en autocars. Entrepreneur visionnaire, il prit le contrôle de Power Corporation en 1968. Durant les décennies qui ont suivi, Paul Desmarais transforma Power Corporation en une dynamique société de services financiers, de production industrielle et de communications, avec des intérêts importants en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.
Tout au long de sa vie, monsieur Desmarais fut reconnu comme un philanthrope d’exception et un citoyen qui se passionnait pour les arts, l’architecture, la musique et l’éducation. Grâce à lui, Power est devenue un chef de file dans le secteur des dons de bienfaisance. Monsieur Desmarais et sa femme Jacqueline Desmarais, maintenant décédée, donnaient en effet généreusement à divers organismes caritatifs venant en aide aux moins privilégiés.
Défenseur passionné de l’unité nationale et fier de ses origines canadiennes-françaises, Paul Desmarais fut nommé membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada, Compagnon de l’Ordre du Canada et Officier de l’Ordre national du Québec, en plus de mériter de la France le titre de Grand’Croix de l'Ordre national de la Légion d’Honneur et, de la Belgique, celui de Commandeur de l’Ordre de Léopold II. Il considérait son succès dans le domaine des affaires ici et à l’étranger comme sa contribution au développement du Canada en tant que nation et comme un exemple, pour les jeunes Canadiens, de l’importance des deux langues officielles.
Olivier Desmarais, fils d’André Desmarais, et Paul Desmarais III, fils de Paul Desmarais, jr, firent leur entrée au sein du groupe de sociétés en mai 2014 et furent nommés premiers vice-présidents en 2017. Chacun joue un rôle distinct au sein du groupe en fonction de leurs domaines d’expertise respectifs.
À titre de président du conseil et chef de la direction de Sagard (anciennement Sagard Holdings), les responsabilités de Paul III comprennent la gestion et la croissance de l’entreprise, qui est un gestionnaire d’actifs alternatifs à stratégies multiples. Sagard investit dans quatre catégories d’actifs, notamment les instruments decrédit privés, les redevances du secteur des soins de santé, le capital de risque et les actions de sociétés fermées, enplus d’offrir des services de gestion de patrimoine. Paul III est aussi président du conseil de Wealthsimple, l’une des principales sociétés du secteur des technologies financières au Canada, et Dialogue, la société de télémédecine la plus importante au Canada. Il est très impliqué dans le monde de l’entrepreneuriat canadien, ayant co-fondé Diagram Ventures et Portage Ventures (anciennement Portag3 Ventures).
En tant que président du conseil et chef de la direction de Power Sustainable, Olivier a dirigé la transformation de l’entreprise en un gestionnaire d’actifs alternatifs d’envergure mondiale qui détient des placements axés sur des stratégies durables. Power Sustainable gère deux plateformes de placement reconnues dont l’objectif vise à créer de la valeur à long terme et de façon durable : la plateforme d’Infrastructure d’énergie renouvelable, qui investit dans le développement, la construction et l’exploitation d’infrastructures d’énergie renouvelable en Amérique du Nord, et la plateforme Pacific, qui investit dans les marchés boursiers en Chine. Président du conseil d’administration du Conseil d’affaires Canada-Chine, Olivier continue d’entretenir les relations de longue date que Power Corporation a développées en Chine depuis le début des années 1970.
Les entreprises d'aujourd'hui doivent jouer un rôle plus large dans la société que celui de générer uniquement des profits, même si cette fonction rend tout le reste possible. Power Corporation considère qu’elle a l’obligation, en tant qu’entreprise responsable, de poser des gestes qui auront des retombées positives sur la société. Elle est fière de poser ces gestes parce que c’est tout simplement la chose responsable à faire.
Pour Power et son groupe de sociétés, la responsabilité sociale d’entreprise (RSE), aussi appelée la gestion responsable, est une valeur intrinsèque de leur façon de faire des affaires. La notion de gestion responsable, sur laquelle repose la philosophie d’investissement de la Société, lui a permis de bâtir une entreprise solide et durable à titre d’investisseur et d’employeur, puis d’apporter sa contribution dans les collectivités où elle est présente.
En 2015, la Société inaugura PowerCorporationCSR.com, un portail dédié à la RSE et mis à jour annuellement avec des exemples concrets qui illustrent la façon dont la gestion responsable permet au groupe Power de créer de la valeur à long terme et de générer une croissance durable.
L’année 2018 marqua le 50e anniversaire de l’engagement de la famille Desmarais auprès de Power Corporation. Bien que le portefeuille de la Société ait considérablement évolué depuis 1968, année au cours de laquelle Paul Desmarais devint l’actionnaire majoritaire, les valeurs fondamentales sous-jacentes aux investissements, elles, sont demeurées les mêmes. Tout au long des cinquante dernières années, la famille a constamment mis l’accent sur l’importance d’une saine philosophie en matière d’investissement, des relations à long terme et d’un engagement personnel auprès des collectivités.
À titre d’actionnaire de contrôle, la famille Desmarais se considère comme étant responsable de la Société et de ses activités. Au-delà de cette responsabilité, les membres de la famille estiment qu’il est de leur devoir d’assurer la croissance et le développement de la Société, tant pour les prochaines générations de la famille que pour l’ensemble des actionnaires. Cette conviction profonde est le fondement même de la manière dont les activités de la Société furent gérées par le passé et continuent d’être gérées aujourd’hui, et ce, afin d’assurer la durabilité de l’organisation dans les années à venir.
Les membres de la famille Desmarais s’estiment choyés d’avoir côtoyé des générations de femmes et d’hommes animés des mêmes idées et partageant leurs valeurs, leur vision et leur passion. Dans une lettre présentée dans le rapport annuel 2018 de Power Corporation, Paul Desmarais, jr et André Desmarais ont exprimé leur reconnaissance aux employés d’hier et d’aujourd’hui :
Durant la crise financière, les sociétés financières de Power réussirent à maintenir leur cote de crédit, à réunir des capitaux pour accroître leur rayonnement et leur part de marché, et à maintenir le versement de leurs dividendes. Les autres investissements de la Société en Amérique du Nord, en Europe et en Asie sont diversifiés, s’appuient sur des relations d’affaires solides et durables, et génèrent des rendements solides. Parmi ces investissements, on compte ceux de Pargesa, ainsi que la participation de la Société dans China AMC. Power a par ailleurs trois plateformes distinctes, exploitées sous la marque Sagard, qui étudient les opportunités d’investissement en Chine, aux États-Unis et en Europe. Leur juste valeur s’établissait à plus de 1,8 milliard $ à la fin de 2015.
Alors que Power chemine vers le 100e anniversaire de sa fondation, en 2025, ses perspectives demeurent vigoureuses. Malgré ses débuts relativement modestes, elle a évolué tout au long du 20e siècle et est maintenant solidement ancrée dans le 21e siècle. Power a été façonnée pour durer, pour faire preuve de solidité financière et pour que son succès se poursuive longtemps.
Liste des dirigeants et des membres du conseil actuels
Avec son portefeuille d’investissements ciblés, son leadership dynamique et des équipes de direction aguerries au sein de ses sociétés affiliées, Power envisage l’avenir avec beaucoup de confiance et d’optimisme, portée par sa conviction que ses fondations demeurent solides et qu’elle sera capable de soutenir les nouvelles occasions de croissance au fur et à mesure qu’elles se manifesteront.